Le rôle du colon consiste à réabsorber l’eau des selles et à digérer quelques aliments fibreux.
Après leur passage dans l’intestin grêle, les selles arrivant dans le colon sont liquides ; puis au fur et à mesure de leur progression dans le cadre colique, elles s’épaississent.
On regroupe sous le nom de Stomie, l’abouchement de l’intestin (colon ou Iléon) à la peau de l’abdomen dans le but de permettre l’évacuation de selles. Ces stomies pourront selon le cas et selon l’indication première être provisoires ou définitives.
Les causes des stomies digestives peuvent être diverses : cancers (58%), maladies chroniques (maladie de Crohn …), maladies infectieuses ou inflammatoires (diverticulite, péritonite, colite ulcéreuse…).
On va distinguer 3 types de Stomies digestives :
On parle de dérivation urinaire ou d’urostomie chaque fois que l’on intervient pour détourner les urines de leur cours normal.
Une stomie urinaire, c’est l’abouchement direct ou indirect des uretères à la peau par un ou deux orifices situés sur la paroi abdominale dans le but de permettre l’évacuation des urines.
Causes et indications principales des urostomies :
Il existe deux types de dérivations externes, les dérivations externes non continentes, à savoir celles qui nécessitent un appareillage pour le recueil des urines (ex : urostomie cutanée et Bricker), et les dérivations continentes (ex : poches de Kock, Mitrofanoff, Indiana…).
Néphrostomie
C’est la dérivation urinaire des cavités excrétrices du ou des reins à l’aide d’une sonde de néphrostomie percutanée qui va drainer les urines directement vers l’extérieur.
Il sera donc nécessaire d’appareiller le patient avec une poche de recueil à urine munie d’un système anti-reflux afin d’éviter un reflux d’urine qui pourrait entrainer une pyélonéphrite (Infection au niveau des reins).
La sonde de néphrostomie sera fixée à la peau par un point et elle devra être changée sous anesthésie locale environ tous les deux mois.
Urétérostomies
Les uretères vont être soit directement abouchés à l’abdomen (urétérostomie unilatérale ou bilatérale) soit abouchés grâce à un morceau d’intestin (Iléon), on parle alors de Bricker.
C’est l’implantation des deux uretères dans une portion isolée d’intestin grêle (Iléon), elle-même abouchée à la peau. Il sera appareillé à l’aide d’un système de poche anti-reflux une pièce (qui se change tous les jours) ou deux pièces (le support ne se changeant que toutes les 48 à 72h) et nécessitera une bonne connaissance des soins pour le changement des poches ainsi qu’une éducation adaptée.
C’est l’abouchement de chacun des 2 uretères à la peau. Afin d’éviter les risques de sténose ou de rétrécissement des urètres, une sonde d’urétérostomie sera mise en place au niveau de chacune des deux stomies.
Les sondes seront changées en consultation par les médecins urologues environ tous les trois mois, et il est nécessaire de consulter rapidement (dans les six heures) en cas de perte de la sonde à domicile.
Ce type de stomie nécessite l’utilisation de deux systèmes d’appareillage (les mêmes que ceux décrits pour le bricker).
Les deux uretères sont reliés entre eux avant d’être abouchés à la peau ne créant ainsi qu’une seule stomie.
Les soins et appareillages sont les mêmes que pour l’urétérostomie bilatérale.
Connues sous différents noms selon la technique opératoire utilisée : Mitrofanoff, Koch, Monti, Miami, Indiana, Duke ….
La néo vessie continente cathétérisable ou néo vessie hétérotopique, est une reconstruction vésicale comportant un réservoir à basse pression confectionné à l’aide d’un morceau d’intestin grêle, et de deux valves, l’une prévenant le reflux de l’urine de la poche vers le rein, l’autre assurant la continence. Elle est localisée soit au niveau de la fosse iliaque droite, soit au niveau de l’ombilic.
Cette poche nécessite d’être vidée par des sondages intermittents toutes les quatre à six heures.
Vous pouvez retrouver nos conseils et nos fiches de « bonnes pratiques » sur les sondages en cliquant ici .
Cette solution évite le port d’un appareillage externe, préserve le haut appareil urinaire, évite les complications cutanées et assure au stomisé une activité physique, professionnelle et affective quasi normale.
C’est un enjeu capital pour votre bien-être ! Il a un double rôle : protéger la peau péristomiale (autour de la stomie) et recueillir les selles ou les urines selon la stomie concernée.
C’est pourquoi les appareillages pour les patients stomisés sont composés de deux parties :
Il existe chez tous les laboratoires fabricants deux types d’appareillage adaptés aux différentes stomies :
Il existe deux types de systèmes “deux pièces” selon la technique de fixation de la poche de recueil sur le support protecteur :
Les supports sont disponibles en plusieurs diamètres, prédécoupés, à découper ou modelables.
Les poches quant à elles, existent en version transparente, opaque ou avec fenêtre de vision.
Chaque appareillage doit être parfaitement adapté à la taille et à la forme de la stomie pour éviter les fuites qui peuvent être responsables d’irritation cutanée.
Il n’y a pas d’appareillage « standard », et on ne peut pas appareiller tous les stomisés de la même façon. Ils doivent bénéficier d’un système adapté à leur stomie et à ses particularités (forme, diamètre, situation, morphologie de l’abdomen, etc.) ainsi qu’à leurs préférences et leur autonomie (dextérité, activités, etc.). C’est d’ailleurs dans ce cadre que les patients stomisés sont pris en charge par des infirmier(e)s spécialisé(e)s appelé(e)s Stomathérapeutes.
Selon la nature et le siège de la stomie, les poches vont varier :
Concernant les urostomisés, le dispositif de stomie peut être raccordé la nuit à un sac collecteur de plus grande capacité qui évitera de se lever pour vidanger la poche et favorisera ainsi le repos. La journée, il est également possible de proposer des poches de jambes à ceux qui souhaitent disposer d’un volume de recueil plus important ou à ceux qui ont une mobilité réduite.
La stomie n’est pas une plaie, c’est de la muqueuse intestinale abouchée à la peau.
Elle n’est pas stérile et elle nécessite un appareillage adapté et des soins d’hygiène simples avec des lavages doux à l’eau et/ou au savon neutre.
Choisir un moment « calme » pour changer l’appareillage : le matin à jeun ou à distance des repas car la stomie a un débit minimal à ces moments–là.
Réunir tout le matériel nécessaire : poche, mouchoirs en papier ou compresses non stériles, sac en plastique ou poubelle, savon neutre type savon de Marseille.
A la sortie de l’hôpital, il faudra poursuivre un régime pauvre en fibres pendant environ un mois mais la table est un plaisir et vous pourrez réintroduire progressivement certains aliments. Ajoutez par exemple un aliment nouveau chaque jour afin de repérer ceux que vous tolérez mal.
En pratique, il est parfois nécessaire de faire des ajustements en fonction des circonstances et une période d’adaptation est souvent indispensable au tout début.
Suivez quelques règles d’hygiène simples :
Il vaut mieux consommer avec modération les aliments suivants :
Attention à certains aliments qui peuvent « bloquer » la stomie : noix, graines, maïs (et popcorn), noix de coco, cèleri, légumes chinois, crevettes, crabe, homard, gros morceaux de viande…
A savoir : parmi les aliments pouvant irriter la peau autour de la stomie, on peut citer les agrumes, l’alcool, les aliments épicés, les jus de fruits, les poivrons, les tomates, le vinaigre.
En cas de constipation, augmentez la ration de légumes verts et fruits, buvez beaucoup (eau, tisane, bouillon) pour hydrater les selles.
Si vous cherchez à déclencher une selle, vous pouvez, à la fin de votre repas, consommer une glace suivie d’un café. La glace accélère la progression du contenu intestinal et le café accroît, quant à lui, la motricité digestive.
Tout d’abord, avant de conclure à l’existence d’une diarrhée, interprétez la consistance de vos selles en fonction de la localisation de votre stomie :
En cas de diarrhée, ne faites surtout pas l’erreur de réduire votre quantité de boissons, au contraire augmentez-la, car les pertes liquides peuvent être importantes et vous pouvez vous déshydrater.
Supprimez pendant 48 heures les produits laitiers et les légumes sauf les carottes.
Consommez du riz bien cuit ou des pâtes, de la semoule ou du tapioca. Si la diarrhée persiste, consultez votre médecin.
En cas de pratique de l’irrigation colique, il faut interrompre celle-ci lors de l’épisode de diarrhée et ne la reprendre qu’au retour d’un transit normal.
Il n’existe aucune contrainte particulière, sinon celle, essentielle, de boire beaucoup d’eau (faiblement minéralisée), au moins 1,5 à 2 litres par jour bien réparti sur la journée et d’avoir une alimentation équilibrée comme tout le monde. Cependant, vous devez savoir que vos urines peuvent être alcalines. Ce phénomène peut être responsable d’irritations cutanées au pourtour de la stomie
Si cette situation survient, vous devez privilégier les aliments favorisant l’acidification des urines :
Enfin, quelques notions sont à connaître pour éviter d’être surpris.
L’ingestion de betterave peut colorer vos urines en rouge et certains aliments ou boissons comme les asperges, le chou ou le café peuvent donner une odeur particulière aux urines.
À chaque patient une découpe du support adaptée et à chaque appareillage sa fréquence de changement…
La découpe des supports doit être parfaitement adaptée à la taille et à la forme de la stomie et nécessitera d’être régulièrement réajustée :
La fréquence de changement de l’appareillage dépend à la fois du type d’effluents et du couplage. Les recommandations suivantes ont été établies par l’AFET (Association Française des infirmières Enterostomathérapeutes).
Concernant les urostomies, que vous optiez pour un système 1 pièce ou pour un système 2 pièces, il est recommandé de raccorder pour la nuit à votre appareillage, une poche de recueil à urines d’une capacité de 2L en moyenne. Ceci vous évitera de vous lever trop souvent pour vidanger la poche d’urostomie.
Rappelez-vous que quel que soit le type de stomie, le changement de votre poche doit s’intégrer parfaitement dans votre routine quotidienne.
La fréquence de changement peut-elle être modifiée ?
Il est important de rappeler que certaines conditions particulières peuvent avoir un impact sur l’adhésivité de votre protecteur cutané :
N’attendez jamais une fuite pour changer votre appareillage et si fuite il y a, changez l’appareillage sans tarder et ce, même s’il vient d’être mis en place !
Pour tout déplacement, conservez des produits de stomie de rechange dans votre sac de voyage que vous emportez avec vous.
Conservez vos poches dans un endroit frais et sec.
N’appliquez votre crème solaire qu’après avoir fixé votre poche, car la crème peut empêcher le protecteur cutané de bien adhérer.
Quand vous vous absentez pour une longue période de temps, renseignez-vous où prendre contact avec un(e) infirmier(e) stomathérapeute sur place si besoin.
Vous pouvez bien entendu voyager en prenant cependant quelques précautions sur les habitudes alimentaires du pays et en se munissant de tout l’appareillage nécessaire afin de faire face aux différentes situations. Commencez par des voyages de courte durée et voyez comment ça se passe.
Emportez le nécessaire dans un bagage à main plutôt que dans une valise qui risque d’être égarée et conservez également une copie de votre ordonnance ainsi que les références précises de votre appareillage que vous présenterez à votre médecin lors du renouvellement de votre ordonnance.
Si votre voyage vous emmène à prendre l’avion, pensez à obtenir une attestation de votre médecin en français ou en anglais afin de justifier votre matériel médical lors des contrôles de sécurité ainsi que votre séjour.
Si vous souhaitez vous baigner, pensez à changer votre poche avant la baignade pour plus de confort ou à utiliser des mini poches.
DiaDom vous propose d’anticiper votre voyage, et ce, en vous livrant jusqu’à 3 mois de matériel. Si votre séjour dépasse ce délai, nous vous invitons à nous contacter au 04 99 62 38 64.
La durée de votre convalescence est fonction de divers éléments : type de chirurgie, traitements complémentaires, etc. L’existence de votre stomie ne contre-indique pas la reprise de votre activité professionnelle. Seuls les travaux de force peuvent poser un problème.
Rarement, il est nécessaire d’envisager une reconversion ou un aménagement de poste.
Les déplacements habituels ne posent aucun problème particulier notamment en voiture.
Comme les autres automobilistes, vous devrez mettre votre ceinture en veillant à ne pas comprimer la stomie.
Qu’ils soient individuels ou collectifs, vous pouvez pratiquer tous les sports sauf ceux qui comportent des contacts physiques brutaux (boxe, karaté, lutte, voltige…).
En cas d’efforts prolongés, prenez des boissons et du sel (eau de Vichy) surtout si vous êtes iléostomisé.
Pour plus d’informations vous pouvez consulter notre FAQ en cliquant ici.
Nous mettons à votre disposition en téléchargement la documentation suivante